J'ai écrit un poème pour mon père et me suis servi de versets pour construire mes tableaux, écrivant inlassablement les mots, le rythme de la phrase, les superposant jusqu'à ne plus rien lire. Puis j'ai continué à écrire avec des outils effaçant les couches cumulées au fil des mois. Je cherche dans ces peintures le temps en présence, celui des gestes et des symboles, le temps des émotions, le temps du souvenir, le temps qui passe, les traces et la vie qui s'écrit sans cesse.

Je voulais aussi utiliser tout le matériel stocké depuis des années, pour "en finir avec ma peinture" puis chercher de nouvelles voies.

Je suis parti marcher en Laponie, j'y ai ressenti l'immense bonheur d'être dans une nature vaste et sauvage sans danger. Cette série évoque le vivant dans ses moindres détails, son grouillement incessant et invisible. J'aime ces environnements où les signes de vie se font rares mais où il est possible de se sentir "chez soi" dans une forme de complétude.

Dessiner sans couleurs des montagnes à perte de vue, avec à chaque fois un lac quelque part. Voici un projet de dessin au cutter dans lequel je vais chercher souvenirs et images reconstituées de paysages montagneux hauts en couleurs. C'est un cheminement vers l'imaginaire, source d'épanouissement, tout comme celui du marcheur se dirrigeant avec effort vers la source d'eau salvatrice.

Moi rêvant d'ailleurs, j'avais envie de redécouvrir ma région, alors depuis mon atelier j'ai glané des photos sur internet. J'ai créé de toutes petites fenêtres vers l'extérieur, à regarder de loin pour en apprécier la délicatesse. J'y ai trouvé un paradoxe, celui d'être si près que l'on ne savoure plus la beauté des choses.Les grandes marges blanches m'aparurent comme un rempart aux distractions.

Tout a commencé dans le hasard du trait, dans lequel je voyais une matriochka. J'ai par la suite appris l'existence des 7 divinités du bonheur. Il ne m'en fallait pas plus pour en faire une série. Mes "poupées" sont revêties d'habits en patchwork, de grosses couvertures rapiécées, j'y vois là le symbole de ce qui nous habille mentalement : l'accumulation d'expériences diverses, leurs liens entre elles et ce tout que nous incarnons.

Cette série de paysages minéraux est née d'une pratique de dessins au stylo noir représentant des espèces de cartographies imaginaires. Ici j'en dessine l'univers. Ce sont des espaces inconnus qui nous plongent dans la peur et la fascination, une terre où poser son empreinte dans la solitude des pionniers.

Je suis allé piocher dans des poèmes mystiques, religieux ou non, des extraits que j'ai écrits, superposés. J'ai ensuite déchiré la surface pour retrouver le blanc du papier et ainsi créer des respirations, des silences, du mouvement. Ces poèmes mystiques sont représentatifs de cultures et d'époques distinctes, mais parlent d'expérience intime. A travers ce processus, je voulais me frayer un chemin dans ces témoignages, me les approprier et les relier à ma propre expérience.

Lors de mes promenades, je cherchais des bouts de bois qui me touchaient par leur forme, leur beauté. Il suffit de poser son regard d'une certaine manière pour mettre du sens, de la symbolique sur les choses. Mis sur un piédestal, ce bois devient statue, miroir de la pensée.

Cette série d'auto-portraits est née du besoin d'exprimer une expérience inhabituelle. C'était au petit matin, en Suède, au pied d'une forêt, la sensation de ne plus faire qu'un avec mon environnement m'a saisi, de manière profonde et subtile à la fois. Je ne cherchais donc pas, dans ces portraits, à me dépeindre, mais à évoquer cette dissolution dans le tout.

Le dessin en pointillisme est né d'une insatisfaction liée à mon style de dessin. J'ai découvert l'incroyable potentiel imaginatif qui découlait de cette technique lente. Je pouvais construire mon imaginaire au fil des points, un univers onirique que l'amoncèlement de points en suspension fait vibrer.